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Le Théâtre de la Photographie et de l’Image Charles Nègre présente :

Exposition Denis Brihat
« Photographies 1958-2011 »


19 octobre 2012 – 3 février 2013

Vernissage > Jeudi 18 octobre 2012 à 19 heures
En présence de l’artiste

Conférence par Pierre-Jean Amar
La "Straight photography" et comment Denis Brihat s'y inclut
Lundi 5 novembre 2012 à 18 heures
En présence de l’artiste

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Le Théâtre de la Photographie et de l’Image de la Ville de Nice propose, du 19 octobre 2012 au 3 février 2013, une exposition consacrée au travail de Denis Brihat entre 1958 et 2011 et vous invite au vernissage qui aura lieu le jeudi 18 octobre 2012 à 19 heures, en présence de l’artiste et de Muriel Marland-Militello, Adjointe déléguée au Rayonnement Culturel, représentant le Maire.

A travers une centaine d’œuvres, cette exposition propose de retracer  le parcours de cet artiste de la région : la découverte par l’illustration de la Provence des années 50, les travaux de commande mais aussi dans ces travaux, des « moments volés » plus personnels qui aboutissent à la construction d’une œuvre photographique d’une grande force et d’une grande poésie.

En présentant  l'œuvre de Denis Brihat le Théâtre de la Photographie et de l’Image entend rendre hommage à l’un des grands photographes de sa génération qui, tel un chercheur opiniâtre doublé d’un poète de l’image, continue inlassablement ses expérimentations dans le seul but de nous émerveiller.

 

>>> Une conférence par Pierre-Jean Amar, photographe et enseignant d'histoire de la photographie français, se tiendra au Théâtre de la Photographie le lundi 5 novembre 2012 à 18 heures, en présence de l’artiste.

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Denis Brihat fait exulter la beauté de la nature.
Connu du grand public pour son travail sur les légumes, les fleurs, ou les fruits, Denis  Brihat excelle dans l’art du tirage et plus particulièrement dans la science des virages qu’il pratique avec une dextérité qui frôle la perfection. Ce travail de laboratoire est unique et confère à ses photographies un caractère très spécial car il recrée chimiquement  la couleur originale sur l’ensemble ou quelquefois sur une seule  partie de l’image. Ainsi par l’alchimie secrète d’un virage sélectif, le noir et blanc côtoie la couleur dans un même et seul tirage.
           
Ses images toujours très simples sur fond blanc ou noir révèlent le caractère précieux et unique de chacun des sujets photographiés. La délicatesse d'un pétale de coquelicot dont les couleurs retrouvées grâce au secret d’un virage semblent plus vraies que nature, la transparence d'une pelure d'oignon qui  retrouve dans son esthétique et son graphisme une noblesse toute nouvelle ou encore la silhouette ciselée d’une tulipe noire dont les pétales finement découpés acquièrent la somptuosité d’une orchidée.

Courte biographie.
Né en 1928 à Paris, Denis Brihat a d’abord pratiqué la photographie de reportage et d’illustration. En 1952, il rejoint l’Agence Rapho aux côtés de Robert Doisneau, Willy Ronis et Edouard Boubat. Il reçoit en 1957 le Prix Niepce pour son travail réalisé en Inde en 1955 et 1956. La découverte des images d’Edward Weston et d’Emmanuel Sougez l’incitent pourtant à arrêter le métier de reporter.

En 1958, après avoir vécu à Biot, il décide de s’installer définitivement en Provence, à Bonnieux dans le Lubéron où il vit encore aujourd’hui et de consacrer son œuvre essentiellement à la nature qui l’environne afin d’en traduire à travers des tableaux photographiques, toute la beauté et la richesse.

Commissariat de l’exposition : Marie-France Bouhours et Pierre-Jean Amar.

 

Conférence par Pierre-Jean Amar
« La Straight photography et comment Denis Brihat s'y inclut »

Lundi 5 novembre 2012 à 18h en présence de l’artiste

Durée 1h15/1h30 suivie d’un débat avec Denis BRIHAT et le public.

Pierre-Jean Amar, photographe, historien et enseignant de la photographie à l’Université de Provence, a poursuivi un travail de créateur et d’écrivain puisqu’il a publié à ce jour une dizaine d’ouvrages. Commissaire d’une exposition annuelle au Pavillon de Vendôme à Aix-en-Provence, il a notamment exposé Denis Brihat en 2005. Il est à l’initiative de son livre intitulé Le Jardin du monde.
Il a commencé son travail de réalisateur par deux films sur Willy Ronis, Le temps passe et La vingt-septième retrouvaille de Willy Ronis.
Le film sur Denis Brihat, En photographiant je suis devenu photographe, réalisé en 2011, recueille les réflexions de l’artiste en le montrant dans son contexte de vie à Bonnieux.

La Straight photography et comment Denis Brihat s'y inclut.
La Straight Photography est un courant qui a touché les USA et l'Europe pratiquement au même moment à partir des années1930 en réaction au Pictorialisme. Edward Weston en a donné une définition très claire : "Une épreuve techniquement parfaite, tirée d'un cliché techniquement parfait, peut seule retenir à mes yeux une valeur intellectuelle ou une puissance émotionnelle." Les sujets de prédilection des photographes comme Weston, le Groupe f/64 et Ansel Adams aux Etats-Unis ou Joseph Sudek, Emmanuel Sougez ou encore Manuel Alvarez-Bravo sont le plus souvent le paysage naturel, les objets, les micro-paysages, le nu et plus rarement le portrait. Cette conception de la photographie a toujours eu, après les années 1960, ses adeptes. Parmi eux on peut citer : Minor White ou Paul Caponigro, Jean Dieuzaide ou Denis Brihat.


L’histoire se construit
En 2005, lorsque j’ai demandé à Denis Brihat s’il accepterait que j’organise une exposition de son travail à Aix-en-Provence et que nous fassions un livre ensemble - le premier sur son œuvre - j’étais très anxieux de sa réponse. Heureusement, il accepta et fut satisfait du résultat. Cette première expérience me donna envie d’organiser une nouvelle exposition, plus complète et plus riche.

 

Je voulais montrer comment, venu s’installer à Bonnieux en 1958 pour pratiquer «une autre photographie» après son voyage d’un an en Inde et après avoir obtenu le Prix Niepce pour ce travail, il allait finalement mettre en place assez vite les fondements de son œuvre. Dans ces dix années de solitude sur le plateau des Claparèdes, soutenu par quelques amis photographes (Jean-Pierre Sudre, Jean Dieuzaide ou Robert Doisneau) et des figures marquantes de Bonnieux (Jeannette, César, Marcel), on voit apparaître les premiers «tableaux photographiques» en noir et blanc, souvent en grand format et destinés au mur.

 

Ses sujets de prédilection, trouvés dans la nature ou dans son environnement proche, ne sont pas des monstruosités de beauté mais au contraire de petites choses simples qu’on oublie souvent de regarder. Cette photographie, éminemment poétique, les glorifie, leur rend justice et incite les spectateurs à ouvrir les yeux pour découvrir la beauté toute proche.

 

Denis Brihat construit ses images pour que «l’ordre naturel» soit révélé. Il défend ainsi une des fonctions primordiales de l’art qui est de donner du plaisir aux autres. On perçoit partout dans son œuvre ce besoin d’équilibre, de rejet du superflu ou de l’emphase : dans ses paysages, ses micro-paysages (Le Nez dans l’herbe), dans ces morceaux de réalité matérielle que sont les photographies intitulées Vitre écrasée par une fesse, Craquelures dans une toile de Prassinos, ou encore dans ses objets de nature (oignons, salades, poivrons, folles avoines ou coquelicots) sortis de leur contexte et posés sur un fond uniforme comme des objets d’art.

 

La science du cadrage, l’exactitude de la mise en page, la rigueur de l’exécution révèlent l’architecture du grand œuvre de la nature. Denis Brihat trouve l’ordre dans le désordre apparent du monde naturel. En découvrant dans les années 1950 les œuvres d’Edward Weston et d’Emmanuel Sougez, il eut une révélation. Il ne renie d’ailleurs pas cette filiation. Comme il le dit à propos de Weston : « Combien de fois ai-je enragé en constatant que j’avais traité, sans le vouloir, le même sujet que lui, de la même manière ou presque, trente ans après et pourquoi pas ? »

Ce qui est passionnant dans le travail de Denis Brihat, c’est d’y découvrir une constante du regard. La structure d’un grand nombre de ses images repose sur un cœur central d’où irradie la composition. On trouve cette caractéristique aussi bien dans les micro-paysages des Claparèdes des années 1960, que dans les herbes de 1977, dans les coupes de kiwis ou les coquelicots et même dans certains paysages d’oliviers. Ces compositions rayonnantes sont en résonance avec cette curieuse spirale universelle que la nature a créée, forme présente dans la succession des loges d’un nautile, les graines du tournesol, la spirale des fleurons des boutons de marguerite ou même dans l’implantation des cheveux.

 

Et quelle fidélité à ses sujets ! Voilà près de cinquante ans que les oignons l’occupent et le préoccupent, trente ans que les coquelicots le fascinent et pendant dix ans il est allé aux « rendez-vous » de ses cerisiers en fleurs dans le petit vallon du bas de Bonnieux, au moment où le soleil les éclaire à contre-jour. L’histoire se construit : images noir et blanc en format unique cirées pour les protéger ; images colorées grâce aux techniques de poétisation que sont les virages et le «grignotage» ; images plus récentes, avec des grignotages partiels redéveloppés en noir et blanc chaud qui donnent aux tirages une profondeur et une matière gravée qu’une simple épreuve argentique ne peut apporter.

 

L’amour du travail bien fait, le sens du beau, l’envie de transmettre et le désir de donner du bonheur à ceux qui regardent ses images, voilà quelques-unes des qualités essentielles de Denis Brihat. Elles émanent à l’évidence de ces « fragments d’infini » qui nous comblent de plaisir.

Pierre-Jean Amar

Co-commissaire de l’exposition

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